15 Mars 2007 - Nous vous avions déjà dressé à plusieurs reprises un petit bilan de certaines initiatives concernant la problématique du jeu vidéo à l'école. Ou comment les loisirs numériques peuvent-ils venir en aide au système scolaire dans l'apprentissage des jeunes élèves au quotidien. Et c'est en janvier dernier que l'intérêt estimé du ministère de l'enseignement britannique pour un jeu comme
Buzz! sur PS2 remua la polémique de savoir si des logiciels spécialisés issus du jeu vidéo - une nouvelle branche d'activité pour les
Serious-Games ? - pouvaient venir en aide aux méthodes d'enseignement traditionnelles. En tout cas, pour Sony et Relentless Software (studios à l'origine de Buzz) la demande existe bien et l'intérêt est grand puisque la production d'une version spéciale de Buzz vouée à être utilisée par les groupes scolaires fut mise en route. Le but de ce logiciel : "
Etre utilisé en classe de manière à présenter de manière ludique l'ensemble des questions auxquelles les enfants doivent savoir répondre en primaire, de l'ancienne Egypte à la météorologie". Quelques jours après cette annonce (cf.
cette actualité), David Williamson Shaffer (professeur en sciences de l’éducation à l’Université Wisconsin-Madison) estimait que "
les écoles devraient utiliser des jeux vidéo pour mieux préparer les enfants à être compétitifs au sein du marché de l’emploi, où de nos jours les candidats sont évalués entre autres sur leur capacité à jongler quotidiennement avec plusieurs technologies". Et Sony n'en démord pas puisque le géant japonais a profité d'un événement spécial à Londres pour dévoiler un tout nouveau projet en rapport avec le système éducatif.
Si les projets de Sony en matière d'éducation se concrétisent, les écoliers
n'auront plus à dessiner de PSP sur leurs cahiers...
C'est Ray Maguire, PDG de Sony au Royaume-Uni, qui a donc révélé ce système original qui devrait permettre au corps éducatif d'utiliser la
Playstation Portable comme un "
périphérique d'apprentissage". Selon Ray Maguire, "
La PSP est une plateforme formidable capable de lire des fichiers audio et vidéo, de surfer sur internet et de se nourrir de flux RSS, et qui est donc susceptible d'être utilisée par les professeurs pour intéresser leurs classes d'une manière moderne, interactive et intuitive". Et Ray Maguire d'ajouter : "
Une analyse de document pourra être traitée sur PSP, une réaction chimique filmée peut être diffusée à l'ensemble de la classe sur l'écran de la portable. [...]
Et vu la portabilité de la PSP, on imagine assez bien les enfants rentrer à la maison avec l'ensemble des documents qui leurs sont nécessaires stockés sur Memory Stick, ce qui leur éviterait d'avoir à chercher ces informations sur internet et allègerait leurs sacs à dos". Bien évidemment, on rappellera que les corps professoraux s'opposent généralement à l'utilisation trop systématique des outils informatiques et que s'il s'agissait là d'une véritable demande, le système éducatif n'aurait pas attendu la PSP pour introduire davantage de cours faisant appel à l'informatique (avec des ordinateurs portables par exemple) dans les agendas scolaires.
Doug Brown, responsable au sein du
Department for Education and Skills (DfES) britannique a, lui, réitéré la prise de position de son organisme en déclarant : "
Ce qui devient de plus en plus clair, c'est que les jeux vidéo ont un rôle significatif à jouer dans les évolutions du système éducatif". Il a également rappelé que "
ce genre de programmes interactifs ne remplacera jamais le contact d'un vrai professeur" mais que dans certains cas, "
leur utilisation est devenue quasiment incontournable puisque l'outil informatique est aujourd'hui présent partout, tout le temps". Enfin, de son ressenti personnel depuis que ces initiatives ont été publiquement annoncées, tous les acteurs du service éducatif britannique en parlent de manière plutôt positive et tout le monde semble motivé pour tenter l'expérience. Pour un modèle éducatif à suivre ?