Pour la première fois en France, des systèmes de surveillance automatique des téléchargements utilisant la technologie dite du Peer-to-Peer (P2P) ont été autorisés par la CNIL (Commission Informatique et Liberté), a appris lundi l'AFP auprès des éditeurs de jeux vidéo.
Ces téléchargements en Peer to Peer (ou d'ordinateur à ordinateur), permettant le partage de fichiers musicaux ou vidéo, sont généralement mis en cause par les éditeurs de l'industrie musicale. Mais jusqu'à présent ni la Sacem ni la SCPP (Société Civile des Producteurs Phonographiques), qui regroupent ces éditeurs, n'ont entamé de demande d'autorisation de surveillance.
"En revanche, l'industrie du jeu vidéo, par l'intermédiaire du SELL, le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs, a été la première à demander, et à obtenir de la CNIL l'autorisation d'utiliser des systèmes de surveillance des téléchargements", a indiqué à l'AFP le délégué général du SELL Jean-Claude Larue.
Jusqu'à présent, les éditeurs constataient les téléchargement illégaux de manière manuelle, en recourant à des agents assermentés. La "Loi Informatique et Libertés", qui a été révisée en août 2004, permet aux entreprises et associations, en plus des autorités publiques ou des instances judiciaires, de recourir à des traitements automatisés de surveillance de l'activité d'échange de fichiers sur internet.
Ceux-ci sont vigoureusement contestés par des associations d'internautes, comme Odebi, qui craignent une privatisation de la police d'internet.
Le SELL (qui regroupe une trentaine d'éditeurs de logiciels de jeux, comme Vivendi, Sega, Sony, Ubisoft, Atari, Microsoft), lancera dans les prochains jours un appel d'offre auprès des deux sociétés françaises qui sont aux premiers rangs de ces technologies en Europe, "Advestigo" et "CoPeerRight".
"A partir de début mai, les internautes repérés comme gros téléchargeurs, ceux qui font commerce de logiciels piratés, recevront des messages d'avertissement émanant du SELL, qui préviendra également leur fournisseur d'accès", a indiqué M. Larue.
D'après une récente étude de la société américaine Macrovision, 21% des utilisateurs de jeux vidéo auraient avoué utiliser et jouer sur des jeux piratés. Dans ces 21% de personnes, 43% téléchargeraient illégalement plus de 15 jeux par an.
Coté piratage, 74% proviendraient de l’Internet, tandis que 21% seraient des copies réalisées entres amis.
(source afp le 11.04.2005)
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