12/07/2006, 20h43
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#1897 (permalink)
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Pour remonter un peu le niveau de ce topic (merci au pseudo materazzi pour diminuer la moyenne ), voici une belle critique de cette finale de coupe du monde:
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"J'avais 20 ans le 12 juillet 1998. A genoux sur le tapis du salon de ma mère, j'ai pleuré ce soir-là. Eh oui. Dimanche soir, je n'ai pas versé une larme. J'ai même souri. Pour Zidane. Pour Zinédine. Pour Zizou. Pour Yazid. L'homme qui m'a le plus ému depuis Dewaere, l'homme des deux têtes contre le Brésil, l'homme des roulettes, des dribbles conquérants, de la volée du gauche contre le Bayern, du double contact, de la goutte de sueur qui perle du menton. Et aussi l'homme du coup de tête en finale de Coupe du monde.
J'ai peur de vous décevoir, mais Zidane n'est pas un dieu. ça nous arrangeait bien de le croire depuis deux semaines et sa résurrection quasi christique. Zidane est un homme, qui n'aime pas, comme tous les hommes, qu'un Italien le traite ou traite sa mère. Bien sûr, ce coup de boule est regrettable, bien sûr il a fait plus de mal à l'équipe de France qu'à Materazzi. Si Zidane, dix minutes plus tôt, avait marqué ce but de la tête détourné par Buffon, il aurait été canonisé de son vivant. Trop dur à porter, sans doute. Mettez-vous une seconde à sa place. Une petite seconde pendant laquelle tout le monde sur la planète vous dit que vous êtes un dieu vivant.
L'Equipe, ce journal de patronage, fait ce matin la morale à Zidane, osant lui balancer dans les tibias comment "expliquer à des dizaines de millions d'enfants à travers le monde comment vous avez pu vous laissez aller". Bande de faux culs, va. Demandez-vous plutôt, pauvre petit Claude Droussent, comment expliquer à ces mêmes enfants, la gestuelle de Zidane, ses buts de l'au-delà, ses sourires d'après-but, sa rage de vaincre. Ces enfants, comme moi, auront vu jouer Zidane. Leurs enfants, comme les miens, ne le verront jamais. Non, nos regrets ne sont pas éternels, c'est notre reconnaissance qui l'est."
Bastien Bonnefous (Polar blog)
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